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DU JARDIN SUR LA MAISON…
A LA MAISON DANS LE PARC

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Concours Europan 8, Waremme, Belgique (2006)
En collaboration avec Marcelo bidinost


Le site pose la question de l’antique thème du logement dans un pays dont les habitants sont connus pour avoir la rage congénitale de bâtir et pour naître avec une “brique dans le ventre”. Ma maison … ma liberté. Ce fait culturel aux conséquences destructrices pour l’environnement naturel et social demande à être réinventé sur ses propres fondements. Gaston Bachelard avait mis le doigt sur cette problématique culturelle en affirmant que l’idée de maison est déterminée par la maison dans laquelle on a grandi, la “maison première”. L’habitat doit être réinventé pour offrir de nouveaux modèles de développement … réinventer le thème de la « maison dans le jardin ». Avec un jeu d'ouverture et d'isolement privatif, il faut thématiser l'art de « coexister sans se gêner » et l'art de prendre part à la vie sociale; les relations à l'extérieur, aux espaces verts et au ciel doivent être mises en scène avec soin et le plus individuellement possible. L'attention se reporte également sur l'intérieur; les maisons sont essentiellement développées depuis le logement : l’espace intérieur favorise la réalisation de soi et le style de vie personnel, il doit être personnalisable, il doit tenir une offre spéciale à disposition des occupants selon leur tranche d'âge, leurs possibilités financières et leurs prédilections personnelles. Dans cette optique, une offre de logement qui répond à leurs attentes par des qualités spatiales particulières en termes d'espaces intérieurs et d'environnement constitue un objectif en soi. Il est intéressant de faire un parallèle avec le travail artistique de René Magritte. Son art ne montre pas le visible de sa thématique mais la rend visible. En effet, l’art en général nous aide à regarder la représentation du monde dans une vision ample et holistique. « panoramas populaire », 1926, de René Magritte propose un « paysage » en trois niveaux formant une unité. Le paysage “mer”, le paysage “forêt”, et le paysage “ville” sont vus de manière autonome en raison de la perspective donnée au tableau. Ces niveaux de paysage forment malgré tout une unité par la découpe sinueuse du socle de bois. Comme à l’image d’une boîte magique où trois paysages sont enfermés et ne peuvent être visible que grâce à ce coup de scie. Par analogie, le proposition se base sur cette notion de superposition des niveaux de lecture formant une unité. Toutes les choses s’entretenant par un lien naturel et sensible qui lie les plus éloignées et les plus différentes. Nous tenons comme impossible de connaître les parties sans connaître le tout, non plus de connaître le tout sans connaître particulièrement les parties. Relier les paysages en les affirmant dans une autonomie propre voilà en quelque sorte l’intention morphologique du projet.